"Ce n'est point à l'assemblée entière que je m'adresse ici, je ne parle qu'à ceux qui l'égarent, en lui cachant sous des gazes séduisantes le but où ils l'entraînent. C'est à eux que je dis; votre objet, vous n'en disconviendrez pas, c'est d'ôter tout espoir au clergé, et de consommer sa ruine; c'est-là, en ne vous soupçonnant d'aucune combinaison de cupidité, d'aucun regard sur le jeu des effets publics, c'est-là ce qu'on doit croire que vous avez en vue dans la terrible opération que vous proposez; c'est ce qui doit en être le fruit. Mais le peuple que vous y intéressez, quel avantage peut-il y trouver? En vous servant sans cesse de lui, que faites vous pour lui? Rien, absolument rien — et, au contraire, vous faites ce qui ne conduit qu'à l'accabler de nouvelles charges. Vous avez rejeté, àson préjudice, une offre de 400 millions, dont l'acceptation pouvoit devenir un moyen de soulagement en sa faveur, et àcette ressource,
aussi profitable que légitime, vous avez substitué une
injustice ruineuse, qui, de votre propre aveu, charge le
trésor public, et par conséquent le peuple, d'un surcroît de dépense annuelle de 50 millions au moins et d'un
remboursement de 150 millions.
"Malheureux peuple! voilà ce que vous vaut en dernier résultat l'expropriation de l'Eglise, et la dureté des décrets taxateurs du traitement des ministres d'une religion bienfaisante; et désormais ils seront àvotre charge: leurs charités soulageoient les pauvres; et vous allez être imposés pour subvenir à leur entretien!"— De l'Etat de la France, p. 81.
See also p. 92, and the following pages.